Restauration du patrimoine

Sensibilisé à la restauration du patrimoine dès ma formation en apprentissage au sein de l’Atelier Parot je possède à ce jour les compétences recherchées par le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques et les Architectes en Chef des Monuments Historiques pour intervenir sur le patrimoine ancien. Les méthodes de restauration sont basées sur le principe de conservation, donc de réversibilité des interventions afin de conserver l’intégrité de l’œuvre. C’est pourquoi l’atelier reste attentif aux nouvelles publications de la recherche scientifique et s’intéresse de près aux avancées technologiques appliquées aux Monument Historiques.

La restauration de vitraux est un long processus qui s’établit en plusieurs étapes.

Documentation

C’est une étape importante qui permet de conserver la trace des restaurations précédentes et en cours. La documentation est primordiale et accompagne le travail de recherche historique. Elle porte sur plusieurs points :

• La réalisation d’un constat d’état des verres, des grisailles et des plombs.

• Une critique d’authenticité qui a pour but de définir les pièces d’origine et de retracer les différentes interventions de restauration survenues au cours du temps ; ce travail permet de restaurer un ensemble de panneaux avec une meilleure cohésion.

• Un travail photographique avant, pendant et après restauration, en lumière réfléchie et lumière transmise et sur les deux faces du panneau. Ces photos attestent des interventions réalisées par l’atelier.

• La réalisation de frottis, qui permettent de conserver le tracé des plombs avant restauration. Le frottis permet également de constituer le relevé d’intervention ou le tracé utile à la réalisation d’une verrière de doublage.

• Le relevé d’intervention qui désigne les pièces remplacées, les collages, les comblements de lacune, les Tiffany ou plombs de casse et toutes autres interventions.

La restauration des vitraux

Le travail de documentation va accompagner le travail de restauration des vitraux qui s’effectue en plusieurs étapes. Chaque intervention est soigneusement adaptée au degré d’altération des vitraux :

• La dépose des vitraux et leur stockage.

• La fixation des grisailles.

• Le nettoyage minutieux des panneaux.

• Le dessertissage des pièces pour le remplacement des plombs.

• Le nettoyage approfondi pièce à pièce.

• La réparation des pièces cassées par le collage, la méthode Tiffany ou celle des plombs de casse.

• Le remplacement ou le comblement des lacunes par l’apport de pièces neuves préalablement peintes.

• Le doublage des pièces très endommagées.

• La mise en plomb totale ou partielle des vitraux.

Le masticage des panneaux en cas d’absence de double verrière.

Les retouches à froid par l’ajout de peintures et de patines non cuites sur les collages.

• La pose traditionnelle des vitraux selon leur support.

Un exemple de restauration Avant / Après

La réalisation de protections pour la conservation préventive des vitraux 

Les intempéries et le temps sont les éléments qui altèrent le plus les vitraux. Contre les intempéries, la meilleure solution est celle de la double verrière qui permet aux vitraux de ne plus être en contact avec les eaux de pluie et de condensation et de limiter le contact aux polluants contenus dans l’air extérieurs.
Pour cela il existe plusieurs solutions :

La création d’un vitrail de doublage en verre blanc surcuit dont la découpe des pièces reprend le tracé des plombs du vitrail d’origine.

• La pose d’une verrière en verres feuilletés qui reprennent la répartition des panneaux de vitraux.

La méthode réalisée par les Ateliers Debitus qui consiste en un verre thermoformé qui reprend l’empreinte du vitrail ancien grâce à un moulage. 

La méthode classique du double vitrage qui intègre au milieu le panneau de vitrail.

La réalisation de grillages de protection en cuivre contre les projectiles extérieurs.

Toutes ces méthodes nécessitent des modifications du système de pose et donc une analyse précise des contraintes qu’elles créent.

La restauration de la serrurerie 

La serrurerie est le premier élément associé au vitrail. Il constitue l’armature générale de la baie ou de la fenêtre. La structure peut être constituée de différents métaux selon les besoins et contraintes de l’édifice. Elle peut être en acier, en laiton, en cuivre, métal inoxydable ou galvanisé. Les éléments de serrurerie sont nombreux et permettent le bon maintien des vitraux dans le temps :

• La barlotière à pannetons avec feuillard et clavettes pour une pose traditionnelle.

• La pose sur fer T avec goupilles et solin de mastique est une autre solution traditionnellement utilisée sur de petites ouvertures.

• Les vergettes de renfort ralentissent l’affaissement des vitraux avec le temps.

• L’encadrement du vitrail avec un châssis en laiton est une méthode de pose qui permet de ne pas sceller le vitrail dans la pierre, ce qui permet de supprimer le risque de casse lors de futures déposes. Ce système de pose peut se faire seulement par-dessus une double verrière. Cette méthode peut également s’appliquer avec élégance dans une résidence privée.

La restauration ou la création de ces éléments est une étape importante avant la pose des vitraux. Elle doit être parfaitement exécutée afin de conserver les vitraux de façon pérenne.

Pour des restaurations de vitraux posés sur des huisseries en bois, les problématiques étant différentes, nous faisons appel à des menuisiers spécialisés dans le patrimoine pour la restauration des châssis. Nous nous occupons néanmoins de la pose et de la fixation des éléments de serrurerie sur le châssis.

L’entretien des vitraux 

L’entretien des vitraux entre pour une bonne part dans l’activité du vitrailliste. Nous intervenons entre les grandes phases de dépose qui ont lieu en moyenne tous les siècles afin de consolider les vitraux les plus fragiles par diverses interventions :

• Le nettoyage des verres sur les deux faces.

• Le repiquage des pièces cassées.

• Le remasquage des zones non étanches.

• Le renforcement des attaches des vergettes.

• L’entretien des éléments de serrurerie.

• L’entretien des bavettes d’aération et d’évacuation des eaux de condensation.

 

• La réfection des solins de mastics et des calfeutrements

 

Ces interventions ont l’avantage de nécessiter une infrastructure légère et un temps d’intervention rapide.